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Des entreprises faisant campagne pour le lobby pro-brevet essaient de breveter « la vente de logiciels sur Internet »
vendredi 24 juin 2005
Daniel Doll-Steinberg et son entreprise Tribeka a pris la tête des efforts de Campaign for Creativity afin de donner l’impression que les petites et moyennes entreprises sont en faveur des brevets logiciels. Tribeka elle-même ne possède aucun brevet mais a déposé à l’Office européen des brevets une demande pour un brevet de large envergure, sur la vente de logiciels par internet.
Doll-Steinberg est fréquemment cité dans les communiqués de presse de Campaign for Creativity et s’est exprimé en de nombreuses occasions à propos des brevets logiciels.
Tribeka semble avoir deux demandes de brevet, aucune des deux n’ayant pour l’instant abouti auprès de l’Office européen des brevets. Tribeka essaie de revendiquer un large monopole sur une méthode d’affaires mise en oeuvre par ordinateur très connue, consistant à proposer une sélection de produits logiciels au téléchargement. Doll-Steinberg prétend, dans un article du journal papier « Sunday Express », que son entreprise n’aurait aucune valeur sans ses brevets, qui pour l’instant n’ont pourtant pas été accordés, et à partir de cela il demande au Parlement européen d’approuver la position très peu commune du Conseil.
Revendications du brevet EP1536385
1. Une méthode pour distribuer de l’information numérique à un utilisateur,
comprenant l’affichage de l’information liée à au moins un produit d’information
numérique individuel au point conseil utilisateur, la réception d’une instruction
de sélection de la part de l’utilisateur choisissant un produit d’information
numérique et fournissant une image haute résolution du produit d’information
numérique individuel.
Original en anglais
1. A method of distributing digital information at a user advice point
comprising displaying information relating to at least one packageable
digitised information product at the user advice point, receiving a
selection instruction from a user selecting a digitised information
product and providing a high resolution display image of the digitised
information product packaging.
Revendications du brevet EP1145173
1. Une méthode de distribution de l’information numérique comprenant :
(a) la réception sur le site local d’une requête de l’utilisateur en vue
d’obtenir un support lisible électroniquement contenant de l’information
choisie par l’utilisateur
(b) soit avant soit après la requête, l’obtention d’un code d’un code
d’émission unique du site distant,
(c) l’association du code unique avec le client, et
(d) sur le site local, l’enregistrement sur le support de l’information
choisie par l’utilisateur, avec le code d’émission, pour livraison
à l’utilisateur.
Original en anglais
1. A method of distribution of digitized information comprising :
(a) receiving at a local site a request from a customer for electronically
readable media containing customer-selected information ;
(b) either before or after receipt of the request, obtaining a unique
release code electronically from a remote site ;
(c) associating the release code with the customer ; and
(d) at the local site, storing on the media the customer-selected
information, along with the release code, for supply to the customer.
L’inventeur est : DOLL-STEINBERG, DANIEL
Il est assez similaire au brevet de WIBU,
une autre entreprise faisant campagne pour les brevets logiciels.
Daniel Doll-Steinberg est un des principaux supporteurs de
Campaign for Creativity issu des petites et moyennes entreprises, ainsi qu’indiqué dans la brochure appelée
« Tribeka Story »,
qui déclare :
Tribeka est une petite entreprise employant moins de 50 personnes, fondée
en 1997 pour développer une solution spécifique, aujourd’hui connue sous
le nom de « Softwide », qui consiste en la fabrication à la demande de
logiciels via des revendeurs pour remplacer la distribution physique.
Nos investisseurs ont investi plus de 10 millions dans la recherche et
le développement. D’autres entreprises ont essayé de faire la même chose
avant, et il y a des entreprises opérant dans des champs similaires, il y
a donc déjà un état de l’art dans ce domaine.
Original en anglais
Tribeka is a small company with less than 50 people, founded in 1997
to develop a specific solution, today known as « Softwide », the on
demand manufacture of software through the retailers to supersede
physical distribution. Our investors have invested more than 10m in
research and development. Other companies have tried to do this
before and there are companies operating in similar fields, so there
is prior art.
Cela pourrait laisser suspecter que Doll-Steinberg est sous la pression
de ses investisseurs, et espère leur montrer des brevets, qui cependant
sont difficiles à obtenir à cause de l’existence d’un état de l’art
dans le domaine.
2005-05-05 Article du Sunday Express
L’article du Sunday express peut être trouvé à
Saisie d’un article du Sunday Express, 5 juin 2005
Une nouvelle loi européenne menace les emplois anglais du logiciel.
Par Julia Hartley-Brewer
Editorialiste politiquePhotographie d’une salle blanche
Légende : EN DANFER : les travailleurs des puces d’ordinateurLes députés européens voteront le mois prochain une nouvelle loi
européenne controversée qui peut coûter des milliers d’emplois
britanniques.Les Commissaires européens ont approuvé une directive qui
empêchera les entreprises européennes de breveter une
invention quelconque icluant du logiciel.Cela pourrait affecter les producteurs de produits de consommation
quotidienne, comme les téléphones portables, les télévisions, les
voitures et les machines à laver....
Simon Gentry, qui dirige Campaign for Creativity,
déclare : « Abolir la propriété intellectuelle semble
être très attractif au niveau superficiel puisque cela
rendra le logiciel moins cher et disponible plus
largement. Mais les implications vont bien au-delà et
causeront des dégâts dans toutes les industries où
l’Europe domine et cela veut dire que des emplois
seront perdus. Au même moment, la Chine et l’Inde
introduisent une plus forte protection pour leurs
marchés intérieurs.Daniel Doll-Steinberg, dont l’entreprise informatique
risque de perdre toute sa valeur de marché si la loi
est votée, déclare « l’Europe a la vue courte dans cette
matière. Les brevets créent de nouveaux produits, de la
richesse et des emplois. À long terme, ils travaillent
dans l’intérêt de chacun. »
Original en anglais
New EU law threat to UK software jobs
By Julia Hartley-Brewer
Political EditorPhoto of a clean room
Caption : IN DANGER : British computer chip workersMEP’s are to vote next month on a controversial new EU
law that could cost thousands of British jobs.EU Commissioners have approved a directive which will
ban European companies from patenting any high-tech
innovation that uses software.The ban could affect the makers of many everyday
consumer products, including mobile telephones,
televisions, cars and washing machines.....
Simon Gentry, who runs the Campaign for Creativity,
said : "Abolishing intellectual property sounds very
attractive on a superficial level since it will make
software cheaper and more widely available. But the
implications go far beyond computer software and will
damage all of the industries in which Europe leads and
that means jobs will be lost. At the same time, China
and India are introducing stronger protection for
their own home markets."Daniel Doll-Steinberg, whose computer software firm
Tribeka faces losing all of its marketable value if the
law goes through, said : "Europe is being very short-
sighted on this. Patents create new products and wealth
and jobs. In the long term they work in everyone’s
interests."
Voir en ligne : article original en français